Les discriminations dont sont l'objet certaines personnes dans des actes courants de la vie sociale (accès à un emploi, à un stage, à un logement...) sont un phénomène avéré en France. Les données statistiques publiques sont d'une grande utilité pour étudier les différences de situation par rapport à l'école, l'accès à l'emploi ou la mobilité sociale entre des populations d'origines différentes. L'échantillon démographique permanent de l'INSEE est une base de données dont les exploitations s'avèrent adaptées à cet objectif. Les données du recensement de 1999 incorporées dans cet échantillon complètent celles accumulées pour les mêmes personnes lors des recensements précédents, ce qui permet d'appréhender le rôle apparent de l'origine nationale, à niveau scolaire et milieu social équivalent, dans la fréquence du chômage que connaissent les jeunes issus de parents immigrés originaires non seulement des pays du Maghreb ou des autres pays d'Europe, mais aussi d'Afrique subsaharienne, de Turquie ou d'Asie du Sud-Est.
Quels rapports la France entretient-elle avec ses immigrés ? Tout en faisant une large part aux débats actuels, ce dossier entend répondre à cette interrogation fondamentale, en s'intéressant d'abord aux diverses vagues migratoires, parfois anciennes, qui font la richesse et la pluralité de la population française ; en essayant ensutie d'apprécier la réalité de l'intégration des immigrés et de leurs descendants, ainsi que les orientations prises en la matière par les pouvoirs publics.
Un départ durable vers l'étranger ou l'intégration dans la société française sont les deux principales alternatives caractérisant les trajectoires de nos concitoyens en particulier de ceux dont les histoires familiales ou individuelle se sont caractérisées par des migrations. Un nombre d'ailleurs important d'enfants d'immigrés ayant vécu en France l'ont quitté, pour vivre ailleurs, souvent dans le pays d'origine des parents. Cependant, parmi les personnes issues des familles où les parents sont ou furent des immigrés, une large majorité des jeunes adultes s'établissent définitivement en France. Par un cheminement quasi-chronologique, ce livre étudie leurs cursus scolaires, leurs rapports à la citoyenneté, leurs choix de vie familiaux, la fécondité des femmes, les situations d'activité, d'inactivité ou de recherche d'emploi. L'apport des données longitudinales, qui permettent d'étudier les trajectoires et les départs hors de France, permet les analyses totalement inédites proposées dans ce volume. (Extrait de la présentation éditeur)
D'un point de vue historique, l'insertion professionnelle des étrangers en France est déterminée par la situation du marché du travail et les besoins de main-d'oeuvre des entreprises. Les ouvriers non qualifiés, majoritairement présents dans le bâtiment-travaux publics pour répondre à la croissance économique des trente glorieuses, se sont sédentarisés avec leurs familles et se sont retrouvés confrontés au chômage dû à la crise économique et à la raréfaction de l'emploi non-qualifié. Cependant une lente diversification sociale s'opère dans les secteurs d'activité 9 pour cent d'entre eux sont cadres supérieurs, et le taux d'activité des femmes s'est considérablement accrue mais l'ampleur du chômage freine aujourd'hui toute mobilité sociale.
Venus en réponse à une demande économique de la France, les travailleurs migrants ont considérablement participé à la croissance économique des «trente glorieuses».
A partir des données issues de l'Echantillon démographique permanent (EDP), l'auteur analyse trois étapes de l'intégration des enfants d'immigrés : l'établissement définitif en France, l'acquisition de la nationalité française, et l'exercice du droit de vote.
A l'aide de l'Echantillon démographique permanent (EDP) de l'INSEE relatif à la période 1975-1990, l'auteur a effectué une recherche démographique longitudinale sur les jeunes issus de l'immigration en France. Dans cette étude il a privilégié l'analyse à partir de l'origine nationale des parents des sujets étudiés ainsi que de leurs origines sociales. Le suivi des personnes faisant partie de l'échantillon, donc des cheminements individuels et des évolutions historiques, a ainsi permis d'identifier les mécanismes structurels qui sous-tendent la mobilité ou la permanence de situations particulières, telles le chômage.
En utilisant les données de l'Echantillon démographique permanent (EDP) de l'INSEE, cette recherche s'inscrit dans le débat politique sur l'intégration en France et analyse l'entrée dans la vie adulte des enfants nés de parents devenus français par acquisition ou étrangers. Le premier chapitre de ce travail est consacré à la présentation descriptive de l'échantillon constitué. Le deuxième chapitre aborde le thème de la nationalité, tout en dépassant la distinction Français versus Etranger dans l'étude de populations issues de l'immigration. Le troisième chapitre présente la réussite scolaire et universitaire des jeunes de l'échantillon considéré, en la confrontant avec celle de l'ensemble des jeunes de la population française du même âge. La dernière partie consacrée à l'entrée dans la vie active met en exergue la reproduction plus ou moins conforme d'un schéma familial antérieur chez beaucoup de jeunes gens issus de l'immigration en France.